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- Energie & environnement - Patrick Eperon

Prix du pétrole en 2018 : Loin d’atteindre les sommets prédits par le Conseil fédéral !

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Cette année, nous assistons à un grand nombre de tensions au niveau international, qui devraient impacter le marché du pétrole : conflit USA-Israël/Iran, grand pays pétrolier ; effondrement de l’économie du Venezuela, autre grand pays pétrolier ; chute de la production de pétrole dans une Libye toujours en guerre civile ; difficultés de l’Arabie saoudite à augmenter comme convenu sa production de pétrole. Et pourtant, le prix du baril de pétrole (Brent) n’a augmenté que d’environ 25 dollars, à quelque 75 dollars US à fin-août 2018, contre 54 dollars US en moyenne en 2017.

A l’inverse, on objectera que la bataille commerciale mondiale menée par l’Administration US Trump contre la Chine, le Canada, le Mexique, la Turquie et, dans une moindre mesure, contre l’UE, pèse négativement sur les cours de l’or noir, ce qui est exact, un ralentissement de l’activité économique mondiale étant possible.

Mais la vraie raison de cette non-explosion du prix du pétrole réside dans la progression spectaculaire de la production pétrolière aux USA. Cette progression est due à l’extraction massive de pétrole de schiste, qui représente désormais environ un tiers des quelque 11 millions de barils (mbj) par jour produits outre Atlantique. Pour bien mesurer l’importance de la production de pétrole US, on soulignera que cette dernière devrait dépasser la production russe et la production saoudienne.

Certes, la production de pétrole de schiste US devrait décliner à terme, même si les prévisions en la matière varient du tout au tout. Mais il est d’ores et déjà certain que le déclin de cette production ne fera pas exploser le prix du baril de pétrole à 116 dollars US en 2020, comme le Conseil fédéral nous l’avait dit en 2016, dans son rapport relatif à la politique climatique suisse après 2020. En d’autres termes, un présupposé essentiel de cette politique a volé en éclats : un fait qui ne devrait pas échapper à nos parlementaires.



Patrick Eperon,
Responsable des relations avec les médias / Délégué communication et campagnes politiques / Responsable politique mobilité

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