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- Relations extérieures - Jimmy Dupuis

L’adhésion aux nouveaux accords d’emprunt du FMI

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Connu du grand public essentiellement pour les frasques de son sulfureux ex-directeur général, le Fonds Monétaire International (FMI) est une émanation des accords de Bretton Woods, qui ont tracé les contours de la finance mondiale de l’après-guerre. A l’origine, l’institution avait la lourde tâche de garantir la stabilité du système monétaire international. Avec la suspension de la convertibilité du dollar en or au début des années 70 et la fin des taux de change fixes qui en a résulté, le rôle du FMI a forcément évolué. Désormais, le pompier de la finance mondiale se focalise surtout sur le soutien aux pays en voie de développement. En cas de difficulté dans la balance des paiements, un Etat membre du FMI peut ainsi emprunter les devises nécessaires afin d’éviter le défaut.

La crise de la dette dans les pays en voie de développement a eu pour conséquences moult interventions du FMI. L’Etat bénéficiant de prêts de la part du FMI doit mener une politique conjoncturelle d’austérité, autrement dit conduire un certain nombre d’ajustements structurels. L’objectif est alors de faire jouer les forces du marché tout en réduisant le budget étatique. Conjointement, il s’agit d’obtenir un rééchelonnement de la dette afin de dégager une partie de l’épargne nationale pour favoriser l’investissement.

Véritable société de crédit mutuel à l’échelon international, le FMI dispose de trois sources de financement: les quotes-parts des pays membres, les nouveaux accords d’emprunt (NAE) et les lignes de crédit bilatérales. Les NAE constituent un complément aux ressources provenant des quotes-parts lorsque ces dernières ne suffisent plus pour l’octroi des crédits. En ce sens, elles représentent un filet de sécurité financière.  Il est à noter que le régime peut encore être parachevé par des lignes de crédit bilatérales temporaires accordées par certains membres du FMI. Les NAE ont indubitablement joué un rôle crucial dans la stabilisation économique ensuite de la crise financière mondiale de 2007-2008 et de la crise de la dette souveraine de 2011.

Dans le courant de l’année 2019, les membres du FMI ont souhaité réformer les NAE. Concrètement, il a été décidé de doubler les ressources des NAE pour les porter à 500 milliards de francs suisses. Cette mesure vise à compenser le fait que les crédits bilatéraux qui avaient été accordés au FMI lors de la crise financière arrivent à échéance à la fin de 2020. Aussi, il est essentiel de garantir que le FMI puisse recourir à des moyens financiers suffisants lors des prochaines crises systémiques, étant entendu que la situation économique mondiale n’est actuellement de loin pas stabilisée.

En date du 12 février 2020, Le Conseil fédéral a adopté son message sur la réforme des emprunts du FMI. Il est prévu que la Suisse augmente sa participation à 15 milliards de francs. Au début de la session parlementaire d’été, le Conseil national a suivi l’avis du gouvernement. On relèvera que les NAE se matérialisent par un prêt de la BNS –  rémunéré aux conditions du marché – qui n’est de surcroît pas garanti par la Confédération et ne grève donc pas le budget fédéral. A une période où la situation conjoncturelle globale génère des inquiétudes, la Suisse gagne à renforcer sa position au sein du système monétaire mondial et à s’imposer comme un partenaire crédible du FMI, ne serait-ce que pour perpétuer son influence dans les affaires financières internationales.



Jimmy Dupuis,
Responsable politique économie extérieure

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