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- Relations extérieures - Jimmy Dupuis

Oui à l’ALE avec l’Indonésie

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Le 7 mars prochain, le peuple se rendra aux urnes afin de se prononcer sur le sort de l’accord de partenariat économique de large portée avec l’Indonésie. Cet accord de libre-échange (ALE) participe de la stratégie économique extérieure de la Suisse, dont l’un des buts est de garantir à ses entreprises un accès aux marchés internationaux au moins équivalent à celui dont bénéficient ses principaux concurrents étrangers. L’ALE avec l’Indonésie réduit notablement les droits à l’importation élevés frappant les exportateurs helvétiques, renforce la protection de la propriété intellectuelle, supprime les obstacles techniques au commerce et accroît la sécurité des investissements. Concrètement, 98% des droits à l’importation perçus actuellement seront graduellement supprimés. Ce démantèlement des droits douane permettra aux entreprises suisses d’économiser à terme plus de 25 millions de francs par année.

Certes, la Suisse a consenti à des concessions concernant l’huile de palme. Cependant, l’huile de palme n’a au sein de l’accord qu’une importance anecdotique. La vérité est que la Confédération importe peu d’huile de palme depuis l’Indonésie : de 1’212 tonnes en 2016, les importations ont chuté à 34 tonnes en 2019, pour une moyenne annuelle de 500 tonnes. Par ailleurs, l’accord prévoit un certain nombre de garde-fous. L’Indonésie bénéficiera en effet uniquement de contingents partiels avec des réductions tarifaires de 20 à 40% pour un maximum de 12’500 tonnes. L’importation devra en outre se faire dans des cuves de 22 tonnes pour assurer une traçabilité optimale du produit. Finalement, un mécanisme de sauvegarde est prévu dans l’éventualité où le marché suisse des oléagineux serait mis sous pression. L’ALE n’introduit donc pas un libre-échange débridé de l’huile de palme, tant s’en faut.

L’Indonésie – qui figurera peut-être bientôt parmi les premières économies mondiales –  est un partenaire commercial de choix pour une Confédération dont l’économie demeure plus que jamais tournée vers l’extérieur. On rappellera à ce titre que notre pays gagne un franc sur deux à l’étranger. Dans le cadre de l’ALE, l’Indonésie a pris des engagements visant à concilier le commerce et le développement durable. Ainsi, l’accord commercial doit être soutenu non seulement parce qu’il est profitable pour la Suisse et ses entreprises mais encore parce qu’il se soucie réellement de durabilité. Le commerce et le partenariat sont indiscutablement les moyens le plus efficaces pour converger vers une production durable.



Jimmy Dupuis,
Responsable politique économie extérieure

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