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- Finances et fiscalité - Jean-Hugues Busslinger

Contribuables vaudois : toujours des vaches à lait

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Selon Colbert, l’art de l’imposition consisterait à plumer l’oie pour obtenir un maximum de plumes avec un minimum de cris. Pour d’autre, l’impôt se doit d’être heureux. Pour d’autres encore, il convient d’obtenir toujours plus des contribuables.

L’oie veut bien accepter de céder des plumes sans rechigner, pour autant qu’elle ait le sentiment que l’usage qui est fait de son duvet est adéquat et proportionné à son sacrifice. Il faut aussi qu’elle n’ait pas l’impression que les oies du parc d’à côté sont à raison moins plumées qu’elle.

Dans le canton de Vaud, ces éléments ne sont plus réunis. En effet, la pression fiscale vaudoise sur les personnes physiques est régulièrement parmi les plus lourdes en comparaison intercantonale. En matière d’imposition du revenu, le fisc vaudois figure, quelle que soit la catégorie du contribuable, qu’il soit célibataire, marié avec ou sans enfant ou encore rentier, parmi les trois ou cinq plus voraces. Or, le canton ne présente pas de particularité qui implique de bénéficier de moyens bien supérieurs à d’autres cantons (Zurich notamment), qui disposent également d’un hôpital universitaire, d’un réseau de communication étendu et de services administratifs performants. Sur le plan de l’imposition de la fortune, Vaud massacre ses contribuables et se situe, pour des fortunes jusqu’à deux millions de francs, parmi les deux cantons les plus avides. Et l’on n’oubliera pas qu’il reste l’un des quatre cantons à prélever un impôt sur les successions auprès des descendants.

Ensuite, on constate que le canton de Vaud réalise année après année, et depuis plus de dix ans maintenant, des excédents impressionnants. Ramenés à une moyenne annuelle, les excédents avant écritures de bouclement représentent quelque 470 millions de francs. En dix ans, ce sont donc plus de 4 milliards et demi qui ont été prélevés sans que l’Etat songe un instant à limiter la pression fiscale et à rejoindre les cantons plus respectueux de leurs contribuables. De tels excédents n’incitent pas à la rigueur et favorisent la multiplication d’allocations diverses et l’extension du filet social, aux mailles pourtant déjà très fournies.

On doit dès lors admettre que chez nous l’impôt n’est plus heureux. Et il faut que cela se sache : on paie trop d’impôt dans le pays de Vaud, ! Pour cela, les organisations économiques lancent leur action « vaches à lait », www.vachealait.ch. Rejoignez-nous en vous inscrivant sur notre site, pour qu’enfin la fiscalité des personnes physiques soit revue à la baisse !



Jean-Hugues Busslinger,
Directeur du département de la politique générale

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