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- Finances et fiscalité - Jean-Hugues Busslinger

Et pendant ce temps, les Vaudois paient toujours plus d’impôts

Les Vaudois paient toujours plus d'impôts

Le budget de l’Etat de Vaud pour 2020 a été récemment dévoilé. Sans grande surprise, hélas, les dépenses continuent à progresser plus vite que l’inflation. Depuis 2016, tant les charges brutes que les revenus ont progressé de plus de 10%.

On ne peut qu’être frappé par la progression de certaines charges, en particulier celles qui ont trait aux dépenses sociales. En 2016, le canton de Vaud prévoyait d’affecter 27,03% de ses dépenses à la prévoyance sociale ; en 2020, on atteint 29,01%, soit une augmentation de 7,33%. Dans le même temps, on peut considérer que la population aura augmenté d’un peu plus de 5%. Une autre progression spectaculaire est celle du nombre de collaborateurs. Toujours sur les cinq derniers exercices, les effectifs (en ETP) – hors CHUV, Université et Hautes écoles – ont augmenté de 8,12%. Rien que pour 2020, la croissance des dépenses courantes est de 2,4%, tandis que l’augmentation des effectifs atteint 1,6%. Ces éléments peuvent légitimement être considérés comme une dérive, qui n’indique assurément pas de retenue de la part du gouvernement cantonal.

Et pendant ce temps, le contribuable voit ses impôts continuer à augmenter. Une modeste partie de la progression des charges est à mettre sur le compte de la reprise, par le canton, de l’intégralité des dépenses relatives à l’aide et aux soins à domicile (AVASAD). En contrepartie, le coefficient cantonal progresse de 1,5 point. Les communes, du fait de la reprise de l’AVASAD, ont vu leurs charges diminuer. En bonne logique, elles auraient dû diminuer leur taux à hauteur de 1,5 point d’impôt, mais on sait déjà que toutes ne le feront pas et que bon nombre de villes ont proposé à leur conseil communal de maintenir le taux actuel, ce qui revient à alourdir la charge fiscale de leurs contribuables. Si l’on ajoute en parallèle le curieux traitement des frais d’entretien des immeubles mis en location, dont les déductions correspondantes ont été significativement limitées, celui réservé, sur le plan des taux, aux associations et fondations qui paient dorénavant proportionnellement plus que de grosses entreprises, ou encore le taux extraordinairement élevé de l’imposition de la fortune, force est de constater que le canton est loin de faire les efforts attendus pour rendre le sort de ses contribuables un peu plus agréable.



Jean-Hugues Busslinger,
Directeur du département de la politique générale

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