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- Finances et fiscalité - Jean-Hugues Busslinger

Les finances vaudoises se portent à merveille… les contribuables continuent de souffrir !

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Les comptes 2020 de l’Etat de Vaud affichent des résultats étourdissants. Certes, on annonce comme chaque année un très faible bénéfice, mais c’est sans compter sur les écritures de bouclement qui permettent d’absorber quelque 261 millions de francs, consacrés à divers préfinancements. De surcroît, l’ensemble des dépenses supplémentaires liées à la crise du COVID-19 a pu être épongé dans les comptes de l’année, ce qui représente tout de même un montant de 507 millions de francs, auquel on peut ajouter 14 millions de cautions et arrières cautions. Total des écritures de bouclement et des montants affectés à la crise : 782 millions de francs ! Et, cerise sur le gâteau, tout cela alors que les quelque 403 millions annoncés au printemps 2020 comme devant être consacrés aux mesures de crise, qui résultaient du bouclement très favorable de l’exercice 2019, n’ont tout simplement pas été touchés.

Ainsi, sur la dernière décennie, les excédents de recettes de l’Etat de Vaud dépassent les 6 milliards de francs (6,137 milliards sur la période 2011-2020), soit plus de 600 millions de francs par année en moyenne.

A l’évidence, il ne s’agit pas seulement du résultat d’une excellente gestion, surtout que, année après année, les charges progressent plus que l’inflation. De tels excédents ne peuvent qu’attiser les convoitises, incitant aux dépenses non urgentes ou superflues. Il faut se rendre à l’évidence, les contribuables vaudois paient trop d’impôts. On sait que, sur le plan de l’imposition de la fortune et du revenu, le canton de Vaud figure dans le peloton de tête des Etats cantonaux les plus voraces. Alors qu’ils ont été maltraités en comparaison intercantonale dans presque toutes les catégories de revenu, il est grand temps de préparer une réforme fiscale d’envergure qui rende justice à tous ceux qui se voient taxés outre mesure depuis plus d’une décennie et qui redonne à la fiscalité cantonale une position acceptable par rapport aux autres. Les quelques mesures annoncées par le grand argentier cantonal dans le domaine du deuxième pilier n’y suffiront assurément pas.



Jean-Hugues Busslinger,
Directeur du département de la politique générale

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