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- Formation - Baptiste Müller

Sauvegardons la formation professionnelle !

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Notre système dual d’apprentissage, qui a fait ses preuves, lie très étroitement la formation et le marché du travail. Pour qu’un contrat d’apprentissage soit signé, il faut qu’offre et demande se rencontrent. Un jeune doit être intéressé par la formation, tandis qu’une entreprise doit être disposée à engager et former un apprenti. Cet équilibre est fortement mis à mal par la situation actuelle, et il faut agir efficacement.

Il est établi que l’offre de place d’apprentissage est liée à la conjoncture économique. Une entreprise s’engage généralement dans la voie de l’apprentissage quand sa situation est sereine et lorsque la branche peut offrir des perspectives aux jeunes en formation. Des incertitudes financières ou le manque de temps à consacrer peut freiner l’engagement d’apprentis.

Du côté de la demande, la situation des deux derniers mois a rendu difficile le processus de recrutement et d’orientation. Des stages n’ont pas pu être réalisés. Les entretiens à distance sont moins aisés. Il est donc plus ardu que d’habitude de choisir sa voie.

Il est pourtant nécessaire de maintenir autant que possible le nombre d’entrées en apprentissage. Les entreprises continueront à avoir besoin de relève qualifiée. Les jeunes ont besoin de perspectives et il faut éviter à tout prix un séisme sur la cohorte 2020 qui ne manquerait pas de créer des répliques sur plusieurs années, dommageables pour les générations suivantes et la collectivité.

La situation varie évidemment selon les cantons et les branches. L’hôtellerie-restauration souffre, pour ne citer qu’elle. A l’opposé, la situation est moins tendue dans d’autres secteurs tout comme dans certains cantons.

Il s’agit, là ou cela fait du sens, de prévoir des actions aussi efficaces que possible. De promotion, certes. Mais aussi des mesures organisationnelles innovantes ou exceptionnelles. Il faut aussi des politiques très concrètes d’encouragement financier des entreprises qui s’engagent. Ces dernières doivent jouer leur rôle, en engageant comme d’habitude, voire plus que d’habitude lorsque cela est possible, par solidarité et parce que cela fait du sens.

Gardons à l’esprit ceci, il est démontré que l’apprentissage est rentable pour l’entreprise formatrice, mais l’enjeu est bien plus grand : toutes les entreprises auront besoin de collaborateurs qualifiés pour reconstruire l’économie performante dont la Suisse a besoin. Notre prospérité doit beaucoup à la formation duale, c’est le moment de renvoyer l’ascenseur.



Baptiste Müller,
Responsable politique formation

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