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- Formation - Baptiste Müller

La formation professionnelle reste menacée

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Au printemps dernier, la plus grande crainte qui entourait la formation professionnelle était le manque de places d’apprentissage. Tous les acteurs s’inquiétaient légitimement d’une baisse de celles-ci, en raison de la crise : difficultés financières des entreprises et changements de priorités étaient au premier plan. Les mesures prises alors, à l’appel des milieux économiques et avec le soutien de ceux-ci, ont permis d’écarter ces craintes. Résultat final : un retard rattrapé et une très légère augmentation du nombre de places offertes.

Force a été de constater que les entreprises, conscientes de leurs responsabilités et du besoin de relève, ont joué leur rôle. Mais au moment de postuler pour des stages ou des places d’apprentissage, ce sont les élèves qui ont manqués à l’appel. Le premier confinement fût à cet égard la pire période : en matière de recrutement, tout s’était arrêté.

L’histoire se répète cette année. Les entreprises font état de difficultés à recruter des apprentis et les demandes de stages ne sont pas légion. La maitrise technologique des recrutements à distance est peut-être meilleure aujourd’hui, mais ce qui a fait défaut c’est principalement l’encadrement des écoliers, par les professionnels de l’éducation et de l’orientation. Le contact a été tout simplement perdu entre mars et juillet.

Cela milite pour éviter la fermeture de l’école obligatoire doit être absolument évitée. A celle-ci s’additionne l’état psychologique des élèves et les difficultés d’apprentissage induites par l’école à distance. Sans compter l’impact économique d’une telle mesure qui bloquerait à la maison nombre de parents.

La fermeture des établissements de formation du degré secondaire II apparait désormais, pour certains, comme une mesure « intermédiaire ». C’est une très mauvaise idée, pour les mêmes motifs. Si, contre tout attente, une telle mesure venait à être décidée au niveau fédéral ou sur le plan cantonal, il est indispensable que soient prises en considération toutes les spécificités de la formation professionnelle.

En particulier, les examens de fin d’apprentissage doivent être organisés conformément au droit en vigueur. Des mesures de protection adaptées permettront de réaliser des procédures de qualification garantissant la valeur des titres. En outre, les centres de formation dispensant des cours interentreprises, qui ont eux aussi mis en place des plans de protection adaptés, doivent pouvoir poursuivre leurs activités de formation, qui ne peuvent basculer sur un mode d’enseignement à distance.

Il s’agit de rester vigilant pour garantir la continuité de la formation professionnelle : l’avenir des futurs professionnels est en jeu !



Baptiste Müller,
Responsable politique formation

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