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- Politique économique - Nicolas Tripet

Transformation digitale : accélérer les programmes nationaux de recherche

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Le 21 septembre dernier, le Conseil fédéral a lancé un nouveau programme de recherche intitulé « transformation numérique ». Articulé autour de 3 axes « formation  apprentissage et tournant numérique », « Éthique, fiabilité et gouvernance » et «Économie numérique et marché du travail», le principal objectif de ce dernier vise à « mieux cerner les chances et les risques de la numérisation pour la société et l’économie »

Si le but visé est louable, on est en droit de s’interroger quant à la pertinence d’un énième programme de recherche alors que de nombreuses études ont déjà été publiées en la matière. Une récente publication du cabinet de conseil Mckinsey soulignait d’ailleurs que selon un scénario median, entre un quart et un cinquième de l’ensemble des activités professionnelles –soit plus d’un million d’emploi– pourraient être automatisées en Suisse à l’horizon 2030. Si la disparition d’emplois est majoritairement envisagée dans les secteurs du commerce de détail, de l’industrie et de la finance, quelques 400’000 emplois directement liés à la technologie serait créés et 400’000 autres postes engendrés par le gain de productivité de l’automatisation.

En définitive, il semble surtout étonnant que le programme de recherche lancé par l’administration fédérale, devisé à CHF 30 millions, s’étale sur 5 ans. En effet, dans le domaine numérique, l’évolution rapide de la technologie et l’obsolescence comme corolaire tendent à devenir la règle. Récemment, la société Uber a par exemple annoncé qu’en 2023, elle lancerait la commercialisation de trajets de taxis aérien low-cost démocratisant ainsi le transport de personnes par aéronefs. Si cette assertion peut faire sourire, elle démontre que ce qui aura été étudié comme impact sociétal sera, dans 5 ans, déjà obsolète ou aura déjà été partiellement réalisé. Ainsi, en lieu et place d’un long et coûteux programme de recherche quinquennal, pourquoi ne pas s’inspirer du digital et miser sur de courtes recherches suivies de rapides mises en œuvre des recommandations. Au sein de l’administration fédérale également, la transformation digitale doit faire son chemin.



Nicolas Tripet,
Responsable communication et politique numériques

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