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- Politique sociale - Alain Maillard

Non à une rente-pont fédérale pour chômeurs âgés

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Le Conseil fédéral fait fausse route en prévoyant la création d’une prestation transitoire couvrant les besoins vitaux pour les chômeurs de plus de 60 ans qui arrivent en fin de droits et satisfont à certains critères déterminés, en termes par exemple d’années de cotisations aux assurances sociales suisses ou de seuil de fortune.

Il s’agit là ni plus ni moins d’un nouveau régime social venant alourdir sans justification un filet de protection déjà extrêmement dense et complet, qui garantit un niveau de vie décent à la population suisse. L’aide sociale est précisément conçue comme un dernier rempart pour venir en aide aux personnes menacées de précarité et joue pleinement son rôle.

Les coûts annuels de cette nouvelle prestation sont par ailleurs élevés, puisqu’on articule une fourchette allant de 200 à 350 millions! L’expérience du canton de Vaud, qui connaît le régime de la rente-pont, prouve à l’évidence qu’au fil des ans ces coûts prennent l’ascenseur. Quant au montant de la prestation, il pourrait atteindre jusqu’à 4’900  francs par mois pour une personne seule et 7’300 francs pour un couple. Choquant lorsqu’on sait que nombre de personnes en emploi ne touchent pas de tels salaires.

En outre, comme le montre l’exemple allemand, qui connaissait un régime de cette nature, avant de l’abandonner assez rapidement, une telle prestation dessert les personnes qu’elle est censée aider ou protéger. Parce qu’elles jouissent d’une couverture non négligeable, ces personnes ne pourront plus jamais réintégrer le marché du travail, dont on nous dit pourtant que cela reste l’objectif visé. Pire, les entreprises pourraient être tentées, au gré de restructurations liées à des licenciements, de se séparer plus facilement des bénéficiaires potentiels de la prestation, compte tenu précisément du fait qu’après leurs indemnités de chômage ils obtiendront de toute manière, jusqu’à leur retraite, un supplément d’indemnisation confortable. Accroissant ainsi le chômage des seniors!

Il s’agira de s’opposer catégoriquement à une telle mesure.



Alain Maillard,
Responsable politique sociale

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