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- Politique sociale - Alain Maillard

Egalité des chances dès la naissance : un non-sens

Egalite des chances un non sens

Une initiative parlementaire intitulée « Egalité des chances dès la naissance », qui vise rien de moins que « d’établir plus solidement la formation, l’accueil et l’éducation de la petite enfance dans la politique suisse et de contribuer ainsi à l’égalité des chances effectives au moment de l’entrée à l’école » (sic) a été mise en consultation. Elle propose notamment un mécanisme de financement incitatif  pour soutenir les cantons dans leurs efforts en vue de développer une offre adaptée aux besoins. Une forte minorité (40%) des membres de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture du Conseil National rejette ce texte. A raison.

L’argumentation qui sous-tend le projet, c’est que les stratégies et les mesures adoptées par les cantons et les communes dans le domaine de la politique de la petite enfance sont diverses et qu’il existe de grandes différences tant du point de vue de l’offre que du rôle joué par les cantons dans la mise en œuvre. On constate donc qu’une fois de plus, sous prétexte de coordination et d’harmonisation, la Confédération veut intervenir dans un domaine qui relève principalement de la compétence des collectivités publiques cantonales et communales, voire d’organisations privées. Lesquelles sont les plus à même de mener des politiques cohérentes en la matière et agissent d’ailleurs en conséquence, en développant, quand et où la nécessité s’en fait sentir, des offres adaptées aux besoins de leur population (par exemple cours de langue parents-enfants, structures d’accueil de jour, offres de gymnastique parents-enfants, aires de jeux publiques, services de conseils aux parents, etc.).

Le financement incitatif qui serait proposé ici par la Confédération, selon des critères très peu précis et sur la base de contrats de prestations par définition contraignants, ne répond à aucun besoin, comporte le risque d’un gaspillage de ressources et est symptomatique d’une volonté « égalitariste » illusoire et irréaliste.



Alain Maillard,
Responsable politique sociale

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