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- Politique sociale - Alain Maillard

Assurance-chômage : de février à mai, trois mois qui ont tout chamboulé

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Dans un article paru sous cette rubrique le 26 février et intitulée « Assurance-chômage : de bonnes nouvelles », nous présentions les excellents résultats du Fonds de compensation de l’assurance-chômage pour 2019, qui bouclent avec un excédent de 1,6 milliard de francs. Les prêts accordés par la trésorerie de la Confédération ont alors pu être totalement remboursés et l’on pouvait affirmer haut et fort, et avec satisfaction, que le Fonds s’était complètement désendetté. Nous écrivions même que, selon toute probabilité, les conditions pour la suppression de la cotisation de solidarité de 1% sur la totalité du salaire qui dépasse 148’200 francs par an devraient être remplies fin 2020. Mais voilà, le satané virus est passé par là et a changé la donne. Selon le communiqué du Conseil fédéral du 20 mai dernier, le nombre de préavis de réduction de l’horaire de travail (RHT) a bondi depuis la mi-mars. A ce jour, quelque 190’000 entreprises ont demandé une indemnité RHT pour environ 1,94 million de travailleurs, ce qui correspond à 37% du volume de l’emploi en Suisse. Par ailleurs, le nombre de chômeurs est lui aussi en hausse constante.

Cette situation fait que l’assurance-chômage est à nouveau entrée dans une phase difficile et on table sur des dettes de l’ordre de 16 milliards de francs pour la fin de l’année. Il faudrait alors enclencher le frein à l’endettement prévu dans la loi, ce qui signifie qu’une modification législative devrait prévoir une augmentation des cotisations salariales ordinaires de 0,3 point de pourcentage dès 2021. Pour éviter cela, le Conseil fédéral a décidé de proposer un financement additionnel, en ce sens que la Confédération prendrait en charge le coût des indemnités en cas de réduction de l’horaire de travail pour l’année en cours. A cet effet, le Parlement se verra soumettre, à la session de juin, un crédit supplémentaire de 14,2 milliards de francs. Il faut saluer cette décision, car il est vrai que, dans les circonstances actuelles, une augmentation des cotisations aurait des conséquences dommageables tant pour la santé financière, déjà fortement précarisée, des entreprises que pour le pouvoir d’achat des salariés. Quant à la cotisation de solidarité, il faudra hélas vivre avec elle pendant un certain temps encore.



Alain Maillard,
Responsable politique sociale

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