Actualités

- Politique sociale - Alain Maillard

Proches aidants en pays vaudois : une approche maximaliste et coûteuse

Le Conseil d’Etat a mis en consultation un rapport « Pour une reconnaissance des proches aidants », en réponse à trois interpellations parlementaires. Les propositions équivalent quasiment à instaurer un nouveau régime social, à donner un statut juridique aux proches aidants ouvrant la voie à une extension incontrôlée des droits et des revendications en la matière ainsi qu’à des indemnisations excessives. Qui plus est, la définition du proche aidant est infiniment plus large que celle qui est prévue dans la législation fédérale, englobant les parents éloignés, les voisins et même les amis !

S’il convient de reconnaître et de valoriser le travail des proches aidants, il faut aussi admettre que, pour beaucoup de personnes, aider et assister un proche atteint dans sa santé ou son autonomie va de soi. C’est somme toute une question de responsabilité individuelle.

Pour les autres, comme il en est fait mention dans le rapport d’ailleurs, les offres d’organismes, bénévoles ou pas, subventionnés par l’Etat sont extrêmement nombreuses et étoffées et, à nos yeux, largement suffisantes pour satisfaire la demande. Des aides ponctuelles et ciblées sous strictes conditions de ressources pourraient certes être envisagées. Une meilleure information et sensibilisation de la population sur la problématique serait également souhaitable.

Il faut ajouter que, pour les proches aidants en emploi, dont le rapport précise qu’ils constituent au moins les deux tiers des personnes concernées, la législation fédérale vient d’introduire deux prestations nouvelles : le congé pour la prise en charge de proches (au 1er janvier 2021) et le congé de prise en charge pour les enfants gravement malades (au 1er juillet 2021). Ces prestations sont de nature à soulager considérablement les travailleurs confrontés à ce type de situation.

Au vu de ce qui précède, nous considérons que toute nouvelle extension des régimes sociaux sur le plan vaudois ne saurait être acceptée. Nous l’avons maintes fois répété: l’heure est à la consolidation du système social, et non à son extension perpétuelle !



Alain Maillard,
Responsable politique sociale

Partager :