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- Politique économique - Gauthier Dorthe

Intelligence artificielle : le grand remplacement ?

Les développements technologiques qui ont eu lieu ces vingt dernières années ont entre autres débouchés sur une évolution qui inspire tant l’émerveillement que la crainte : l’intelligence artificielle (IA). Des scénarios de science-fiction où d’invincibles robots soumettraient l’Homme jusqu’aux possibles suppressions d’emplois, l’idée d’être progressivement remplacé par la machine s’est installée dans l’inconscient collectif.

Qu’en est-il dans le monde du travail ? Dans les centres commerciaux, des caisses automatiques ont été mises en place. Dans l’industrie, nombre d’actions de fabrications sont effectuées par des machines. Dans les cuisines, des robots effectuent une grande partie des tâches.

Les emplois dans ces différents secteurs sont-ils pour autant menacés ? Les travailleurs seront-ils remplacés par des machines qui prendront et appliqueront toutes les décisions ? La réponse est non.

D’abord parce qu’il faut et faudra toujours un être humain derrière la machine. Les machines usant d’IA sont loin d’être parfaites. Des irrégularités, des « bugs » voient régulièrement le jour, et lesdites machines sont également loin d’être perfectibles. Si les machines apportent une plus-value certaine à une activité économique, c’est en combinaison avec un humain qui la maîtrise et la corrige.

Ensuite, parce qu’il faut voir l’IA comme la continuité de l’informatique. En Europe, 10% des activités seront entièrement automatisées, créant pour chacune des emplois dans la conception, la production et l’entretien du matériel technologique y consacré. 40% ne changeront pas en raison de leur forte composante humaine et émotionnelle et, dans 50% des professions, on n’automatisera qu’une partie des tâches, avec en tout temps un humain derrière qui donnera les impulsion de départ.

Par ailleurs, l’IA connaît une limite notoire : l’intelligence émotionnelle. Par exemple, l’IA n’est pas capable d’avoir une conversation normale, elle ne répond que de manière encyclopédique. Elle n’est pas capable de résoudre des paradoxes, de saisir des sous-entendus ou de l’ironie ni de résoudre des paradoxes. Concrètement, la limite de l’IA comme de toute technologie est claire : c’est l’homme. La machine ne pourra jamais s’humaniser. L’Homme est un animal dont le fonctionnement, le comportement et la capacité d’adaptation est bien trop complexe. Ce ne peut pas être appris par une machine. On peut entraîner un système informatique à réagir selon des situations qu’on lui apprend, mais on ne peut pas avoir affaire à un humain informatisé en tant que tel.

Si l’homme est un loup pour l’homme, ce dernier a besoin de s’entourer de loups pour vivre.



Gauthier Dorthe,
Responsable politique chargé des relations publiques

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