Depuis près d’une année, les milieux économiques alertent sur les dangers d’un blackout électrique, ou au moins une pénurie d’électricité, dans un avenir très proche. Les autorités l’admettent désormais, la Suisse n’est réellement pas à l’abri de coupures d’électricité d’ici quelques années et il est urgent d’agir afin d’augmenter notre production et garantir notre indépendance en la matière.

Parmi les dernières annonces en date, la conseillère fédérale Simonetta Sommaruga veut accélérer les procédures d’autorisation pour les installations produisant de l’électricité avec des énergies renouvelables, en particulier les installations hydroélectriques et les éoliennes. Dans son projet, les recours ne seraient possible qu’une seule fois au cours de la procédure, et non à chaque étape. La conseillère fédérale assure que la sécurité de l’approvisionnement électrique est dorénavant une priorité pour le gouvernement. La Suisse a dans ce but signé en décembre avec six pays européens, dont tous ses voisins, une déclaration commune sur la prévention des crises électriques.

Le gaz en priorité

Pour éviter le scénario de la pénurie, la Confédération étudie plusieurs autres pistes, en particulier la construction de centrales à gaz d’appoint. Selon le professeur à la Haute Ecole d’ingénierie et de gestion du canton de Vaud (HEIG-VD) et directeur de l’Institut de génie thermique Nicolas Weber, interviewé sur les ondes de la RTS La Première mardi 25 janvier, passer par le gaz naturel est une des meilleures solutions actuelles pour la transition énergétique, car le réseau est bien développé. Il ajoute qu’il faut surtout promouvoir des centrales à gaz ou de cogénération qui produisent de l’électricité et de la chaleur avec du biogaz ou du gaz naturel renouvelable.

Afin d’assurer l’approvisionnement électrique en Suisse, on entend de plus en plus de voix pour faire tomber l’interdiction de construire de nouvelles centrales nucléaires. La recherche dans ce domaine se poursuit et les techniques évoluent rapidement. Mais l’élimination des déchets reste dans ce cadre l’une des principales pierres d’achoppement.

15 barrages

Enfin, notre pays étant champion dans le domaine de l’hydroélectrique, il serait bienvenu d’exploiter d’avantage cette voie. C’est le principe qu’ont adopté la Confédération, les cantons, des associations écologiques et des producteurs d’électricité en décembre 2021, dans une déclaration commune. Quinze projets de centrales hydroélectriques pourraient ainsi contribuer à éviter la menace de la pénurie électrique.

Les alertes lancées il y a plusieurs mois semblent ainsi avoir eu l’effet de l’électrochoc souhaité. La solution n’est pas unique et les bonnes idées doivent maintenant se concrétiser, tant il est vrai qu’une crise électrique doit impérativement être évitée.