Les milieux économiques ne sont pas les seuls à craindre une panne générale d’électricité ! La sécurité de l’approvisionnement en électricité constitue la préoccupation principale de la population suisse, selon un sondage représentatif publié le 31 mai. Une majorité serait prête à accepter des coûts plus élevés et même à faire des concessions en matière de protection de l’environnement.

L’enquête de l’institut gfs.bern commandée par l’Association des entreprises électriques suisses (AES) montre que 56% de la population valide la politique énergétique actuelle et 53% craint un blackout. La sécurité de l’approvisionnement se place ainsi en priorité, loin devant le souci d’une production d’énergie climatiquement neutre (25%) et la préoccupation du prix de l’électricité (21%). Le sondage a été mené en ligne et par téléphone auprès de 1016 personnes issues des trois langues nationales du pays.

Hydraulique, solaire et éolien

Pour produire cette électricité, l’énergie hydraulique et le photovoltaïque sont plébiscités, recueillant presque 100% d’approbation chacun. L’énergie éolienne enregistre également une bonne note, avec le soutien d’environ 75% des sondés. En corollaire, près de 97% des personnes interrogées considèrent que ces énergies renouvelables sont à privilégier, avant d’autoriser la construction de nouvelles centrales nucléaires. Elles sont même près de 70% à être favorables à une limitation des droits de recours pour en accélérer le développement.

Lucidité

La promotion des énergies renouvelables est soutenue par une majorité des habitants du pays, tout comme l’idée d’investir eux-mêmes dans la production de ce type d’énergie. Mais les Suisses sont lucides : près 70% se disent sceptiques quant aux possibilités de couvrir nos besoins en électricité uniquement avec des énergies renouvelables. Enfin, les incitations fiscales sont plébiscitées, contrairement aux sanctions et interdictions, qui ne recueillent que 46% d’avis favorables.

Dès lors, conforté par de telles prises d’opinion, le Conseil fédéral peut poursuivre dans l’axe annoncé en début d’année et également prôné par les organisations économiques depuis l’été dernier, soit la sécurisation aussi vite que possible de l’approvisionnement énergétique du pays, quitte à assurer la transition avec la construction de plusieurs centrales de production d’électricité fonctionnant au gaz.