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- Relations extérieures - Pierre-Gabriel Bieri

Bataille commerciale: la Suisse doit jouer ses cartes

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La Suisse semble désemparée face à une bataille commerciale mondiale qui menace ses intérêts. A ce stade, il importe de poursuivre la défense de notre place économique, en ne concluant pas des accords à n’importe quel prix et surtout en améliorant nos conditions-cadres.

Le monde assiste actuellement à une bataille commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, mais aussi entre d’autres puissances économiques régionales (Union européenne, Canada, Mexique, Iran). Le rôle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) apparaît ainsi affaibli face à des relations davantage basée sur des rapports de force. Cette évolution n’est pas favorable à la Suisse, qui bénéficie du libre-échange en gagnant près d’un franc sur deux à l’étranger. En même temps, ces affrontements nous dépassent quelque peu et nous n’avons que peu d’influence sur eux. Cela ne doit toutefois pas nous empêcher d’avoir quelques idées claires sur la ligne à suivre.

Au cœur de l’été, le Centre Patronal, par son Service d’information hebdomadaire, a rappelé quelques éléments essentiels. Dans ses négociations avec Bruxelles, le Conseil fédéral doit continuer à défendre les intérêts de la Suisse en s’efforçant de conclure un accord institutionnel qui «coifferait» les relations entre la Suisse et l’Union européenne; on doit cependant envisager et admettre le risque que cet accord ne soit finalement pas signé ou ratifié si les «lignes rouges» fixées par le conseiller fédéral Ignazio Cassis ne sont pas respectées. Parallèlement, la Suisse a intérêt à poursuivre ses efforts en vue de conclure de nouveaux accords bilatéraux avec des Etats hors-UE, notamment dans le cadre de l’AELE; mais là aussi, les négociations ne doivent pas se faire à n’importe quel prix. Enfin, il ne serait pas inutile de réfléchir à des propositions de réforme de l’OMC, afin de redonner à cette organisation le rôle pacificateur qu’elle devrait avoir.

Sur le plan intérieur, il faut être conscient du prix de notre indépendance politique et soigner par conséquent, plus que jamais, les conditions cadres qui permettent aux entreprises helvétiques de rester extrêmement performantes.



Pierre-Gabriel Bieri,
Responsable politique institutions et sécurité

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