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- Formation - Baptiste Müller

Le parcours de vie influence l’obtention d’un titre

L’obtention d’un titre de niveau secondaire II tel qu’une AFP, un CFC ou une maturité, est généralement considéré comme une condition minimale pour une insertion durable sur le marché du travail. En Suisse, en 2020, 91.4% des jeunes de 25 ans qui étaient déjà en Suisse à l’âge de 15 ans en disposaient.

L’Office Fédérale de la Statistiques a récemment publié les résultats d’une étude basée sur le suivi durant 10 ans des jeunes qui ont eu 15 ans en 2010. Nous savions déjà que des différences existent entre les sexes : les femmes sont à 92.9% diplômées contre 90% des hommes. Entre les catégories migratoires, les Suisses nés en Suisse ont obtenu un titre dans 93.6% des cas contre seulement 79.9% des étrangers nés à l’étranger.

Cette nouvelle étude permet cependant de mettre en lumière d’autres facteurs. Premièrement, on mesure un écart de plus de 10% entre les jeunes dont au moins l’un des parents possède un titre de degré tertiaire (p. ex. brevet, uni ou HES) et ceux dont aucun des parents ne détenait une formation post-obligatoire.

Deuxièmement, plus les étrangers sont arrivés tard en Suisse, moins ils sont certifiés. Ceux qui se sont installés en Suisse peu après leur naissance atteignent 84.2%, contre 77% pour ceux qui sont arrivés entre 12 et 15 ans.

Enfin, la situation scolaire du jeune à l’âge de 15 ans a de l’importance. Les élèves qui étaient à cet âge en dernière année de scolarité obligatoire ou déjà au secondaire II sont certifiés à 97.2%. Leurs camarades plus en retard, notamment en raison d’un redoublement, ne le sont qu’à 85.3%.

Ces données montrent l’importance systémique d’une bonne intégration des étrangers dans le système suisse de formation ainsi que la nécessité d’un accompagnement à la sortie de la scolarité pour les jeunes en retard sur le cursus prévu. Elles confirment également que l’écart lié à la formation des parents est important. Le système de formation doit pouvoir servir d’ascenseur social et renforcer l’égalité des chances. Sans cela, l’économie et la société sont privées de talents et de compétences. Il reste manifestement des efforts à réaliser dans ce domaine.



Baptiste Müller,
Responsable politique formation

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