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- Politique sociale - Alain Maillard

Treizième rente AVS : une hérésie

L’Union syndicale suisse (USS) a annoncé le lancement d’une initiative dont la teneur est la suivante : « les bénéficiaires de l’AVS ont droit à un supplément annuel s’élevant à un douzième de leur rente annuelle ». Il y est encore précisé que la loi garantit que la treizième rente n’entraîne ni la réduction des prestations complémentaires ni la perte du droit à ces prestations. Selon de premières estimations, il en coûterait au bas mot deux milliards de francs par année au moins. Le financement ? Pêle-mêle : l’argent de la BNS, l’augmentation de la TVA, la hausse des cotisations. On croit rêver, alors que l’AVS se débat dans des difficultés financières de plus en plus inquiétantes. Depuis 2014, le résultat de répartition de notre premier pilier est dans le rouge et a empiré chaque année, sous l’effet conjugué de l’évolution démographique, du ralentissement de l’immigration et des perspectives économiques incertaines. Malgré le baume temporaire apporté par la loi relative à la réforme fiscale et au financement de l’AVS (RFFA), le trou financier annuel devrait dépasser cinq milliards de francs en 2030 et même dix milliards d’ici 2035, dans le meilleur des cas. L’heure est donc à la consolidation; il est urgent d’assurer le financement durable de l’AVS plutôt que de songer, comme le fait l’USS, à étendre encore les prestations. La réforme en cours de l’AVS doit impérativement viser cet objectif et rien que cet objectif. Tout comme ils l’avaient fait, avec succès, en 2016, lors de la votation sur l’initiative AVS plus, qui demandait une augmentation de 10% des rentes AVS, les milieux économiques et les partis politiques responsables devront se mobiliser et combattre cette initiative néfaste et irréaliste, qui n’aurait d’autre effet que de fragiliser davantage une assurance qui vacille déjà dangereusement.



Alain Maillard,
Responsable politique sociale

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