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- Politique sociale - Alain Maillard

Assurance-chômage : comptes 2020 excédentaires…grâce aux fonds de la Confédération

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Selon les toutes dernières estimations du Secrétariat d’Etat à l’économie, le Fonds de compensation de l’assurance-chômage boucle ses comptes annuels 2020 avec un excédent de 145 millions de francs (contre 1,56 milliard en 2019), restant ainsi exempt de dette. Ce bon résultat peut paraître surprenant, au vu de la crise du coronavirus, de l’instauration systématique du chômage partiel (RHT) dans nombre de branches économiques et de l’augmentation substantielle du chômage ordinaire (3,1% en moyenne pour 2020, contre 2,3% en 2019). Mais il s’explique par la prise en charge, par la Confédération, du montant des indemnités en cas de RHT (10,78 milliards de francs au total). Sans cette contribution extraordinaire décidée par les Chambres fédérales, l’assurance-chômage aurait largement dépassé, à la fin 2020, le plafond de la dette fixée dans la loi. Il aurait alors fallu enclencher le frein à l’endettement prévu et augmenter, dès le 1er janvier 2021, les cotisations salariales, probablement de l’ordre de 0,3 point de pourcentage. C’est pour éviter une telle éventualité que la Confédération a consenti, à juste titre, cette contribution extraordinaire. Il est vrai que, dans les circonstances actuelles, une hausse des cotisations aurait eu des conséquences dommageables tant pour la santé financière, déjà fortement précarisée, des entreprises que pour le pouvoir d’achat des salariés. Vu la persistance de la crise, les dépenses de l’assurance-chômage resteront toutefois élevées en 2021. Même si l’Etat fédéral devait, une fois de plus, prendre en charge le coût des indemnités en cas de RHT versées en 2021, il est probable que la hausse générale du chômage entraîne un nouvel endettement de l’assurance. Dans tous les cas, la suppression de la contribution de solidarité de 1% prélevée sur la totalité du salaire qui dépasse 148’200 francs par année, dont on parlait sérieusement il y a un peu plus d’une année, n’est plus pour le moment à l’ordre du jour.



Alain Maillard,
Responsable politique sociale

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