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- Mobilité - Cenni Najy

Retards sur le chantier de la gare de Lausanne : les CFF doivent tendre la main aux lésés

Après le fiasco des retards en série dans le chantier de la gare de Lausanne, l’ensemble de la classe politique lausannoise fait désormais front commun pour demander des compensations aux CFF. Ces compensations doivent atténuer les désagréments que subiront de nombreuses catégories de personnes, et ce jusqu’à la fin du chantier prévue à l’horizon 2038.

Cette union sacrée, rare en politique lausannoise, n’est pas le fruit du hasard et ces demandes sont parfaitement légitimes compte tenu des circonstances. Le nouveau calendrier du chantier proposé par les CFF est insatisfaisant à plus d’un titre. Avec plus de dix ans de retard, les nuisances générées par cet interminable chantier entraîneront une situation inacceptable pour les riverains, les usagers de la gare et les transports publics lausannois pour ne citer qu’eux.

En 2030 la gare de Lausanne devrait accueillir 200’000 passagers, soit 50’000 de plus qu’aujourd’hui. On peut donc craindre un engorgement chronique des quais et de leurs chemins d’accès pendant au moins dix ans, car les infrastructures actuelles sont déjà proches de la saturation. Un tel engorgement produira une cascade de conséquences, par exemple pour les transports publics lausannois dont la gare de Lausanne est un pôle d’échange important et qui pourraient être amenés à revoir leur offre avec des surcoûts à la clé. En outre, la mise en service de la nouvelle ligne de métro M3 et le développement de la ligne M2 subiront certainement des retards compte tenu de leur imbrication avec le chantier de la gare de Lausanne. Un tel retard entraînerait des conséquences fâcheuses sur l’offre en transports publics de vastes zones résidentielles dont celles des Plaines-du-Loup qui devraient pourtant accueillir 11’000 habitants à l’horizon 2034. Enfin, les dizaines de commerces limitrophes de la gare de Lausanne devraient aussi connaître une baisse marquée de leur fréquentation, ce qui pourrait entraîner des conséquences économiques graves pour tout le périmètre.

Il convient maintenant pour les CFF de dépasser le stade de l’enregistrement des doléances et de tendre la main à ceux qui auront à subir un préjudice prolongé en leur offrant une indemnisation adéquate. Cette démarche aurait le mérite de faire redescendre la pression politique et de permettre au chantier de se poursuivre dans une atmosphère plus sereine. L’issue idéale de cette démarche serait un accord global, à l’amiable, avec les représentants de toutes les personnes lésées. En effet, une telle issue éviterait le lancement de plusieurs actions en justice dont le traitement serait long et pénible pour toutes les parties concernées.



Cenni Najy,
Responsable politique Mobilité, énergie, environnement

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